Mieke. La fiancée du coin du diable. Molenbeek

Philippe MORANE
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Year: ca 1926
Place: Paris
Publisher: Desclée De Brouwer
Printer: Desclée De Brouwer et Cie, Bruges
Edition:
 1st

Language: FR
Pages: 214
Condition: VG
Cover condition: G
Binding: SC
Illustrated: Couverture joliment illustrée
Ft: 19,5x12,5 cm. 225 gr.

- Le coin du diable, la fête de satan.  
De Molenbeek, il suffit de passer le pont du canal. On emprunte la rue Antoine Dansaert, on tourne à droite dans la rue d’Alost, on bute sur la rue de la Serrure, on prend à droite et c’est la rue Vandenbranden, qui sinue entre de vieilles maisons, des entrepôts rénovés et de nouvelles constructions jusqu’à la rue Notre-Dame du Sommeil. C’était jadis un coin désolé, un îlot de pauvreté, peuplés de braves gens et de voyous, où s’ouvrait une impasse du Coin du Diable. On y construit beaucoup aujourd’hui, comme pour faire oublier la mauvaise réputation d’antan.
D’après Mieke, la fiancée du Coin du Diable, le roman de Philippe Mosane sorti en 1938, on y fêtait Satan chaque 16 août. On portait sur les épaules de quatre hommes la statue du diable, qui logeait le reste de l’année dans un mur. « Après la fête, raconte Mieke, on se battait souvent et il arrivait encore bien que deux hommes s’emparent d’un autre pour le jeter au canal. » « monsieur l’abbée »  Un écrivain pourtant bon chrétien que ce Philippe Mosane, qui installe son histoire édifiante dans ce coin-là. Mosane, un autre nom qui ne dit pas grand-chose, sinon qu’il a publié un autre roman en 1941, Belle Jeunesse. Il écrivait de la littérature militante, à la suite de Maxence Vandermeersch, en faveur du mouvement ouvrier chrétien.  Mieke est une dévote femme de 25 ans qui est éperdument amoureuse de Nel, 26 ans. Mais Mieke est malade. Elle a déjà été implorer la Vierge de Lourdes. Grâce à Dieu, et ce n’est pas une formule, elle mourra dans la dignité de la dévotion et de l’absolution. Grâce à un prêtre ouvrier aussi, qui s’occupe d’elle – enfin de son âme – et qu’elle appelle tout au long du roman « Monsieur l’Abbée », avec ce « e » long qu’on dit dans les quartiers populaires de Bruxelles.
Une âme simple, Mieke. Mais pas une grande héroïne de roman, non. Le seul intérêt du livre de Mosane, c’est le Coin du Diable, qui n’a pas connu d’autre couverture romanesque, je crois. Et sa couverture, un beau dessin qui court sur le recto et le verso et qui montre ce quartier de Bruxelles. Si paisible là qu’il semble baigné de la bonté divine…
(© Le bruxelles littéraire des echte brusseleirs - JEAN-CLAUDE VANTROYEN - Passaporta.be)